Berlin de notre correspondante
Philosophe de formation, Julian Nida-Rümelin, 47 ans, est depuis janvier 2001 «ministre d'Etat, chargé des Affaires culturelles et des Médias» allemands, intitulé tortueux qui résume bien le fond du problème: en Allemagne, la culture n'est pas du ressort du gouvernement fédéral mais des 16 Länder (Etats régionaux). Alors que son prédécesseur, Michael Naumann, parti diriger l'hebdomadaire die Zeit, se montrait allergique à l'idée d'une «exception culturelle», Julian Nida-Rümelin fait entendre un ton nouveau en Allemagne, beaucoup plus proche des préoccupations françaises. Pour revivifier le film allemand, il a présenté en novembre un ambitieux «concept de réforme des aides au cinéma», prenant la France pour modèle. L'idée directrice est de faire reconnaître le film comme un «bien culturel» pour corriger les inepties actuelles du système allemand: l'essentiel des aides passe par les Länder, qui jugent des films à subventionner en fonction de critères économiques régionaux: tournage dans les studios locaux ou dans la région, effet promotionnel pour le Land... «Beaucoup de travail de conviction doit encore être mené», reconnaît Julian Nida-Rümelin, qui espère, par le dialogue, boucler sa réforme d'ici à 2003.
Le salut du cinéma allemand reposerait-il dans le modèle français?
Le film français détient une part de marché de plus de 40 % en France, alors qu'en Allemagne la part du film allemand a tourné ces dernières années entre 9 et 15 %, avec une percé