Avec la mort de Sex Toy, la scène des nuits parisiennes prend un coup de vieux. Delphine Palatsi, alias Sex Toy, a en effet appartenu à une génération qui aura modelé une autre image, plus mixte, plus queer, de la vie nocturne à Paris à la fin des années 1990. On commence à l'entendre dans un bar de filles en sous-sol de la rue Keller, le Scandalo. L'une de ses premières prestations se tient en 1995, devant le Centre américain de Paris, à l'occasion de la Fête de la musique. Elle impose bientôt, dans un milieu musical essentiellement masculin, sa silhouette frêle, qui contraste brutalement avec l'architecture des platines et le son qu'elle affectionne, plutôt hard ou tech-house. Le signe qu'elle se fait tatouer sur le visage, une série de pois à la place des sourcils, participe d'un autoportrait body-customisé qu'elle semble toujours avoir voulu parfaire ou défaire: ainsi, le duo qu'elle forme avec Jennifer, les Pussy Killers, joue cagoulé SM.
Fan de Bowie et de l'esthétique rock, elle participe néanmoins à l'expansion de la house via Radio FG et devient une vedette du Pulp (club du boulevard Poissonnière à Paris) ou des Ladies Room, tea dance nomade. Elle se produit au Rex, au Batofar, au Bataclan de Paris, mais également au Japon, à New York et, tout récemment, à Moscou. Lick, son CD mixé, sorti en 2000 et suivi d'un album souvenir pour la Lesbian and Gay Pride 2001, devait être prolongé par des collaborations musicales avec les DJ Jennifer et Chloé. Jeune femme pressée qui