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Libération

Dis Hollywood, raconte-moi une histoire.

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publié le 13 février 2002 à 22h13

Berlin envoyé spécial

Il n'y a pas à tortiller, les cinéastes américains sont de foutus raconteurs d'histoires. Deux films de la compétition officielle le démontrent savamment.

D'abord Monster's Ball, de Marc Forster. Nous voilà dans une prison de l'Etat de Géorgie, où un prisonnier noir, Lawrence Musgrove, condamné à mort, va être électrocuté. Pour l'assister, deux gardiens, un vieux et un jeune. Le vieux, Hank, est le père du jeune, Sonny. Les Grotowski. Une famille d'hommes plus ou moins tyrannisés par un patriarche impotent, Buck, qui a transmis à sa progéniture un racisme particulièrement virulent. Où sont les mères et les épouses? Disparues nous dit-on, suicidées. L'exécution de Lawrence a lieu, filmée comme un documentaire, ce qui rend physiquement l'électrocution pour le moins insoutenable.

Cul-de-sac. En quoi consiste dès lors l'intelligence du scénario? A nous rendre sympathique les deux seuls personnages à peu près comestibles (Lawrence, le condamné, et Sonny, le fiston tourmenté) pour aussi sec nous les retirer de la bouche. Car Sonny, suite à une altercation avec son père, qui n'a pas encadré qu'il ait flanché devant les collègues lors de l'exécution, se flingue tout à trac sur le divan familial... Comment le film va se sortir de ce cul-de-sac? En faisant monter à l'écran un personnage a priori secondaire: Leticia, la veuve de Lawrence. Très belle (c'est la supersexy Halle Berry qui s'y colle) mais pas follement aimable. Parce qu'elle est peut-être soulagée que son