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Libération

La fronde des «squartistes».

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Une réunion informelle oppose quelques squatters artistes parisiens à la «friche de luxe» du palais de Tokyo.
publié le 14 février 2002 à 22h15

«Ici, c'est un vrai faux squat.» «Vous avez piqué toutes nos idées, la pluridisciplinarité, que nous avons inventée spontanément, dans la nécessité.» Ou: «En dix jours, sans argent, on te monte une friche comme celle-ci, mais une vraie.» Ce sont ces critiques qui ont d'abord assailli Nicolas Bourriaud, un des deux directeurs du palais de Tokyo à Paris, nouveau «site de création contemporaine» (Libération du 21 janvier). Vendredi, il débattait de façon informelle avec quelques représentants des squats artistiques parisiens, assez remontés. Etait aussi invitée à cet improbable dialogue Chantal Cusin-Berche, de la Direction des arts plastiques (DAP). Emanation des squats AlterNation ou de la Miroiterie, dans un Paris qui compte au moins quinze collectifs très actifs, l'agitateur-plasticien Yabon et le peintre Pierre Manguin menaient cette fronde, en prévenant: «Nous, on vient en Casques bleus, pour discuter, mais à la moindre expulsion au printemps, le palais de Tokyo sera occupé.» Et d'expliquer qu'ils se battent depuis dix ans pour stabiliser les vraies friches qu'ils occupent, qu'ils n'ont connu que les expulsions répétées, que le palais de Tokyo, lui, a disposé d'un budget de 4,753 millions d'euros alors que des centaines d'artistes vivent toujours sans atelier, dans la précarité, à Paris, entre «les lenteurs administratives des Catherine qui gouvernent la culture (Trautmann et Tasca) et Bertrand «Audit» Delanoë, maire de Paris, qui n'avance pas vite sur ce dossier», dixit