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Libération
Critique

La complexité d'«Ex'Act».

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publié le 25 février 2002 à 22h23

Dans les maladresses de l'intitulé, on trouve toutes les hésitations du dernier spectacle de Stéphanie Aubin, seule femme chorégraphe à diriger une scène nationale à laquelle sa compagnie Larsen est associée. Apostropher le mot «exact» pour le transformer en «Ex'Act», afin de désigner un acte tourné vers l'extérieur, ce qui est plutôt réjouissant, n'en détruit pas moins le mot premier. L'exactitude de la place du danseur, par exemple, reste en points de suspension. Pas celle du meneur de jeu, puisqu'il s'agit d'une création collective de Stéphanie Aubin. Mais, bon, ne jouons pas sur les mots même s'ils en disent long, car le spectacle a bien des vertus, emporté par des interprètes-créateurs plutôt costauds.

La règle du jeu est celle de treize instantanés chorégraphiques, univers autonomes qui n'ont été réunis qu'au dernier moment, trois semaines à peine avant la première. Il est étonnant que les danseurs aient su faire cause commune en un laps de temps si court, pour conjuguer le singulier au pluriel. Les solos sont foudroyants, excités et excitants. Celui de Guillaume Cuvilliez est tout en sauts ou plutôt en prouesses sautées, comme s'il voulait se moquer du danseur performant tout en ne pouvant résister à l'envie de bondir. Celui de Gang Peng est exactement placé sous une ampoule nue. Sous la lumière, il se conduit comme une phalène ou plonge dans le noir. Rythmant son solo de «oui, non», il ne parle pas d'hésitation, mais bien de décision. Stéphanie Rapin, obnubilée par le