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Libération
Critique

Les vidéos de Viola, c’est la vie.

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ARTS. Au nouveau musée Guggenheim de Berlin, cinq films en boucle, à méditer.
publié le 25 février 2002 à 22h23

«Going Forth by Day» est un cycle d’images projetées mis en place par le vidéaste américain Bill Viola au nouveau musée Guggenheim de Berlin. Le vestibule de cette exposition étant plongé dans la pénombre, c’est la luminosité vers l’intérieur qui attire. Une luminescence pas forcément rassurante. Car ce seuil mis en scène entre chien et loup pourrait être l’entrée d’un cénotaphe ou la porte des enfers.

A chacun sa chronologie. A en croire Bill Viola, «Going Forth by Day» est une traduction littérale du titre du livre des morts égyptien, sorte de guide pratique à l’usage des âmes voulant quitter la lourdeur des corps pour aller vers la légèreté de la lumière. De fait, la salle de projection est comme l’intérieur d’un mastaba tapissé sur ses quatre murs de fresques animées. Sur un plan iconographique fourni à l’entrée, Bill Viola a indiqué un ordre et une narration. Donc, numérotés de 1 à 5: Feu naissance (un corps nu baignant dans un liquide amiotique orange, sorte d’échographie en couleurs); le Passage (des humains traversant le sous-bois d’une pinède); le Déluge (la façade d’un immeuble en briques blanches où s’affairent des citadins); le Voyage (une petite maison à la Piero della Francesca sur un promontoire au-dessus d’un lac); et enfin Première Lumière (des sauveteurs éreintés s’assoupissant au bord de l’eau).

On notera aussi que la mise en scène générale, qui consiste à attirer vivement l'attention, est indexée sur certains volumes sonores: le grondement d'une cata