Au Grand Hornu, près de Mons, immense joyau du charbonnage belge réhabilité depuis 1989, Elisabeth Garouste et Mattia Bonetti exposent vingt ans de leur travail barbarisant et raffiné. Quel que soit le lieu où ils sont mis en scène, les meubles et objets de ce duo de déco-designers désorientent toujours, qu'ils soient en peau de vache ou débordants de pendeloques. Ici, c'est dans une forte empreinte d'architecture néo-classique que tables rochers ou torchères sensuelles ont à lutter, au rythme de trois salles.
Cages. L'ancienne grange à foins du site, confiée au scénographe Winston Spriet, est sans doute la plus intéressante: Spriet a choisi d'enfermer les pièces dans des cages grillagées. Les voiles noirs de métal finement tissé exaspèrent la singularité des ensembles choisis, par ailleurs disposés sur un lit de charbon. Ce rapprochement entre coke brute et dorures sophistiquées collent bien à la démarche de Garouste & Bonetti qui n'ont jamais eu peur de mélanger tous les matériaux, les plus précieux et les plus primitifs. Cette présentation réaffirme par ailleurs à quel point ces stylistes sont des ensembliers, à la manière des grands décorateurs français des années 20, 30 et 40.
Le premier écrin remet en scène une partie du mobilier qu'ils ont présenté en 2000 à la galerie Neotu: là une balancelle, dont le patchwork dépareillé dérègle le bon goût, débouche sur un minimalisme inattendu. Que l'on rapprochera d'un lumineux semainier Arc en ciel, en bois laqué, fer forgé et ver