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Libération
Interview

«Marquer une volonté de reconstruction».

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publié le 1er mars 2002 à 22h27

Jean-François Jarrige, directeur du musée national des Arts asiatiques-Guimet, replace l'exposition dans le contexte de l'Afghanistan d'aujourd'hui.

Comment est née cette exposition?

De l'indignation. Elle a été conçue par Luis Monreal (directeur du musée de la Caixa à Barcelone, ndlr) et Pierre Cambon (conservateur en chef de Guimet) immédiatement après la destruction des bouddhas de Bamiyan, comme une manière de dire qu'on peut détruire des objets, mais pas le patrimoine. Car, derrière la destruction de ce patrimoine, il y avait un projet politique, celui de détruire l'Afghanistan.

Quels changements y avez-vous apportés par rapport à la présentation de Barce lone?

La situation en Afghanistan a énormément évolué. Nous avons réorienté l'exposition vers le patrimoine pour qu'elle soit moins un cri de protestation que la marque d'une volonté de reconstruction.

Le patrimoine est-il ce qu'il y a de plus urgent à sauver en Afghanistan?

L'acharnement mis par certaines forces à le détruire prouve son importance. Même si on ne rouvre pas le musée de Kaboul dans sa splendeur d'autrefois, le rouvrir marque la volonté de reconstruire le pays.

Mais certains des objets que vous exposez ont justement été volés au musée de Kaboul...

Oui. La fondation japonaise Hirayama nous a confié une vingtaine d'oeuvres provenant de Kaboul ­ dont une pièce extrêmement importante, le pied d'Aï khanum. Et nous présentons une quinzaine d'objets de même origine qui nous ont été confiés par une association qui les a