Les 3 000 membres de l'Académie des césars ont, pour la 27e fois, récompensé la profession du cinéma français. A année exceptionnelle (185 millions de spectateurs, dont 41 % pour les films hexagonaux) fallait-il un palmarès exceptionnel? C'est raté... Tout ou, mieux encore, rien pour Amélie, voilà qui aurait été à la hauteur. Là, c'est moyen-moyen, un peu mesquin: Jean-Pierre Jeunet fait simple coup double avec «meilleur film» et «meilleur réalisateur» (plus une «meilleure musique» et un «meilleur décor»), devançant d'une courte tête Sur mes lèvres de Jacques Audiard (trois récompenses: «meilleure actrice», «meilleur scénario», «meilleur son») et la Chambre des officiers de François Dupeyron (deux trophées: «meilleur second rôle masculin» et «meilleure photo»). Le rituel lui-même est un goulot d'étranglement virant au ratage obligé: tout est prévisible, les répliques comme les montées sur scène, les premiers et les seconds rôles. Dans ce défilé de vague à l'âme qui ne dit en rien l'euphorie des uns et l'inquiétude des autres, on se raccroche à ce qu'on peut: Toscan fait la retape de Jospin, présent à la cérémonie («Il aura fallu vingt-sept ans pour qu'un chef de gouvernement accepte notre invitation»), Frédéric Mitterrand se fait Berlusconi («L'homme qui a acheté l'Italie a contribué à détruire le cinéma italien»), Jamel fait son tour, bise la Mastroianni, salue son copain Baer, Danielle Darrieux tient sa standing ovation, et les césars des meilleurs acteurs tranchent un peu
Césars: un Destin pas si fabuleux
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publié le 4 mars 2002 à 22h29