Il est difficile d'oublier Vocal Sampling sur scène, l'incroyable numéro d'illusionnisme qu'offrent ces six types sans autre instrument qu'un micro, sonnant comme un orchestre de salsa. L'originalité du groupe réside en effet dans l'imitation des cuivres, de la contrebasse et des percussions. Depuis plus de dix ans, le sextette cubain (trois ténors, deux barytons, une basse) parcourt la planète, avec partout le même impact. «La voix, explique René Baños, directeur musical, installe une complicité avec le public. Tout le monde ne joue pas d'un instrument, mais tout le monde a une voix et s'en sert au moins pour fredonner.»
Ruse juridique. A l'origine, Vocal Sampling s'appelait Grupo Sampling et rassemblait des élèves de l'Institut supérieur des arts de La Havane. «Nous chantions a capella lors des fêtes pour nous amuser», se souvient René. En 1990, un promoteur belge de passage à Cuba les découvre et les emmène en tournée en Europe. Trois ans plus tard, Warner les signe, après avoir mis sur pied un échafaudage juridique complexe pour esquiver l'embargo qui interdit aux entreprises américaines de commercer avec Cuba. Mais les deux albums pour la multinationale ne suscitent pas le même engouement que les prestations scéniques. Après un disque en public passé inaperçu, le groupe publiait au printemps dernier son quatrième album, après quatre ans de silence correspondant à un changement de personnel. Suite à un «désaccord artistique», explique René Baños, trois des membres fondate