Pour son deuxième concert consécutif à Londres, Angie Stone, tête de pont de la néo-soul américaine, doit faire quelques petits aménagements: «Il faut que je rajoute deux chansons, je ne savais pas que le public, ici, connaissait aussi bien mon deuxième album, Mahogany Soul (littéralement «l'âme acajou»).» Quelques heures avant le show, elle répète donc avec ses musiciens les morceaux qu'on lui a réclamés à corps et à cris, la veille: 20 Dollars et Time of the Month. Dans cette dernière chanson, Angie Stone, femme généreuse au caractère bien trempé, prévient son compagnon rentré d'une fête à 3 heures du matin que ce n'est pas le moment de lui taper sur les nerfs: elle a ses règles, il faut payer les factures...
Aguerrie. Mieux rodé que lors de ses premiers passages en Europe, il y a deux ans, son groupe donne un concert plus funky, chaleureux, mais gâché par un pot-pourri rapide des morceaux de son premier album, Black Diamond. Angie Stone, 37 ans dont 22 passés à chanter dans différents groupes (rappeuse au sein de Sequence, chanteuse de Vertical Hold, saxophoniste pour Lenny Kravitz, choriste et auteur pour D'Angelo), s'épanouit dans sa propre musique: la soul brute ni «néo», ni «hip-hop». Même si elle est contemporaine des Erykah Badu, Jill Scott ou Macy Gray, l'auteur-compositeur orginaire de Caroline du Nord, se sent différente des artistes de la scène nu soul: «Je compose de la musique pour adultes, mes collègues se contentent de faire des choses commerciales. Au lieu d