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Libération

Gaultier emballe, McQueen se déchaîne, Lutz détourne.

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De la star au jeune créateur, tour d'horizon des tendances.
publié le 11 mars 2002 à 22h33

Dans un hommage à Christo, Jean Paul Gaultier construit une collection bien ficelée. A l'image des emballages de l'artiste, les doudounes sont matelassées façon Pont-Neuf. Les écharpes s'enroulent, bridant l'ampleur des robes plissées. Des voilettes comme des moustiquaires laissent deviner des visages lourdement fardés, rappelant la grâce vénéneuse de la marquise Casati. Les peignoirs imprimés Art nouveau s'ouvrent sur un pantalon grand-père à bretelles, porté seins nus. Les belles excentriques ne lésinent pas sur les superpositions. A chaque passage, elles se défont de pièces plus que parfaites qu'elles abandonnent sur un rail de pressing. Le couturier parisien renouvelle ses grands classiques: perfecto à basque, Fly Jacket en fourrure... La maroquinerie elle-même se fait vêtement, avec des baluchons de marin enfilés en jupe. Une profusion d'idées à couper le souffle.

Défilant à la Cité de la musique, aux notes de l'Ensemble des musiques nouvelles, Hussein Chalayan compose des harmonies inédites. Poursuivant son passionnant travail sur le morphing, il ouvre et clôture sa présentation par cinq silhouettes décomposant les différents stades entre costume traditionnel népalais et petite robe noire. Broderies de couleur et sequins s'estompent graduellement. Entre ces deux tableaux, le créateur londonien fait défiler des robes abstraites, fruit de concassages éparses. Le tour de force de Chalayan, cette saison, c'est de garder la féminité en ligne de mire. Les tenues tourmentées t