La sono du show Bernhard Willhelm diffuse en continu les flashs info d'une radio allemande. Le ton est sérieux. Sur les passages, c'est l'innocence qui défile. Visage peinturluré, des gamines arborent des tenues bariolées. Quel plaisir de retrouver Willhelm en pleine phase régressive! Socquettes à pois rose fluo, robe housse imprimée de gentils dinosaures, on est dans l'Ile aux enfants! Les pulls à collerette Pierrot Gourmand se parent de motifs jacquard oeuf de Pâques. Malicieux, Willhelm ironise avec des foulards Hermès «Halloween» ­ une radioscopie de squelettes d'animaux. Sweats et robes pull, ses créations sans prétention ancrent la bonne humeur dans le quotidien. Il fait défiler ses joggings de toutes les couleurs sur des pseudos «cailleras», pas peu fières de leurs baskets pailletées. Il y a une authenticité, une belle humanité dans la démarche de l'Anversois.

Pour Louis Vuitton, Marc Jacobs excelle dans le grand classicisme. Pas de gimmicks cette saison ­ genre sac aux monogrammes graffités. Sur des samples de musiques de Bernard Herrmann, des héroïnes hitchcockiennes portent un cardigan de cachemire froissé sur les épaules. Aussi pervers que le cinéaste, Marc Jacobs brouille les pistes avec des robes faux deux-pièces; jupes en alpaga accrochées à des caracos de soie. Froides et sexy, les sosies d'Eva-Marie Saint arborent des tailleurs bleu glacier et bois de rose tout en découpes anatomiques.

Cette saison, Martine Sitbon promène ses silhouettes années 40 au fil des ép