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Libération

Les musées veulent changer de cadre

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publié le 12 mars 2002 à 22h33

Le Louvre montre des «défaillances dans l'exercice de ses missions», imputables aux «carences préoccupantes dans l'organisation de ses services», juge la Cour des comptes. «Dans l'état actuel, le Louvre peut difficilement être gérable», rétorque son président-directeur, Henri Loyrette. «Vertige médiatique? Mirage de plus de "privatisations"? Le virulent réquisitoire de M. Loyrette met en cause mon ministère», fulmine Catherine Tasca, ministre de la Culture. «On est heureux que Mme Tasca s'intéresse au Louvre. Ce point de détail nous avait échappé!», raille Pierre Rosenberg, prédécesseur de Henri Loyrette... La polémique apparue lors de la publication du rapport de la Cour des comptes (Libération du 19/01), dénonçant les «dysfonctionnements» dans la gestion du Louvre, a pris une tournure franchement inhabituelle. Avivée par l'atmosphère préélectorale, et son cortège d'arrière-pensées politiques, elle a cependant l'intérêt de forcer l'ouverture d'un débat sur l'avenir des grands musées, étouffé depuis des années.

Une brèche. Quel en est l'enjeu? Si l'on s'en tient à l'ampleur de la récente controverse, le Louvre souhaite prendre le contrôle de son personnel de surveillance, dirigé (évidemment mal) en direct par la ministre de la Culture. Cet objectif est désormais acquis. L'absurdité du système est patente depuis que le musée est obligé, chaque jour, de fermer plus d'un quart de ses espaces, faute de gardiens. Pathétique épilogue du plus grand chantier de la Mitterrandie... Pei