New York de notre correspondant
Au rez de chaussée du Whitney Museum (1), deux petits cubes attendent le visiteur. A gauche, on peut voir une femme faire des claquettes sur l'écran d'un Palm-Pilot, à droite, c'est un homme. Il suffit de sortir son propre ordinateur de poche et de le placer devant une lumière bleue pour télécharger l'image. Après, à chacun de faire évoluer son danseur virtuel comme il le veut, ou de partager ses évolutions sur Internet. Taps, un travail que l'artiste James Buckhouse (Libération du 8/3) qualifie lui-même de «composition artistique numérique» sert donc d'introduction cette année à la traditionnelle biennale du Whitney Museum.
Depuis soixante-dix ans, l'événement est considéré comme le meilleur instantané de ce que peut être l'art moderne américain. A chaque nouvelle exposition, l'Amérique se découvre des tendances, de nouveaux artistes. Pour la version 2002, le commissaire Lawrence Rinder a couru le pays à la recherche de talents émergents, pour finalement rassembler 113 artistes dans ce que des magazines comme Newsweek ou Time Out ont baptisé «la plus grande représentation d'art new yorkaise».
Climat particulier. Durant près de trois mois, jusqu'au 26 mai, se côtoient sculptures, peintures, montages, films vidéos ou travail sur ordinateur. L'édition 2002 s'est toutefois ouverte dans un climat particulier, au sein d'une nation marquée par une tragédie sans précédent qui n'a pas épargné le monde de l'art. «Au moment ou j'écris cela, dit Lawrence Ri