Dans une saison où beaucoup de grandes maisons (de Chanel à Vuitton) assurent leurs arrières avec des classiques, Martin Margiela réussit le tour de force de faire rimer intelligence et opulence. Trop souvent étiqueté «créateur intello», chacune de ses collections défend un propos, mais toujours teinté de drôlerie. Thématique de l'hiver prochain, le vêtement deux en un, avec des robes lingerie où s'incruste en trompe-l'oeil une minijupe en prince de Galles. Plus bluffant encore: la double veste à quatre manches! Cousant deux vestes l'une à l'autre, Margiela met au point un vêtement oversized et hybride. Une invention surréaliste qu'il décline avec de superbes manteaux de fourrure, fruit de la récup de pelisses. Pas avare d'idées absurdes, Margiela élabore des squelettes de cardigans dont il ne reste que les boutonnières et les bords-côte, les poignets portés en bracelet. Et il n'y a pas que le vêtement qui subisse de profondes remises en question: sa nouvelle ligne de maroquinerie en toile immaculée est présentée par des laborantins en blouse blanche, qui exhibent les sacs enchâssés dans des boîtes de plexiglas!
La découpe plastron, détail de la saison, parcourt la collection de Véronique Branquinho. On la retrouve sur des chemisiers fermés jusqu'au dernier bouton. Il y a une pudeur chez l'Anversoise qui glisse ses combinaisons de lingerie sur des cols roulés. La mode de Branquinho perd en austérité pour gagner en féminité. Taillant ses longues robes «Petite Maison dans la pr