Sachant que le festival «reBonds» d'Albi existe depuis treize ans et que, l'an dernier encore, le May Be de Maguy Marin, devenu un «classique», vida la salle, on ne peut que rendre hommage à ceux qui poursuivent une politique d'ouverture à l'art contemporain. C'est le cas d'Ivan Morane et de l'équipe de la scène nationale de l'Athanor, peu aidés pourtant par une salle qui mériterait un sérieux lifting.
Palais sans âge. Qu'importe, beaucoup ont déjà compris, dans cette ville du Tarn, qu'il est possible de passer du musée Toulouse-Lautrec aux Moulins albigeois (centre départemental d'art contemporain) où le peintre Anne-Marie Pêcheur, en complicité avec l'éclairagiste Rémi Nicolas, a transformé le vieux lieu en palais sans âge (1). Evitant tout traitement décoratif, elle projette les couleurs sur les murs, les cousant parfois par des frises ou les laissant baver, flotter. Par cet artisanat fait main, les surfaces, ni peintes, ni tapissées, se voient imbibées de couleurs, pigmentées.
Le compositeur Philippe Fénelon auteur notamment d'un pertinent Salammbô à Bastille (Libération du 14 mai 1998) , à qui l'Athanor donne carte blanche, est le personnage central de cette édition; un passeur plutôt, qui permet d'aller de la danse à la peinture en passant bien sûr par la musique, pas tant dans un souci forcé d'interdisciplinarité que dans une envie de bonnes fréquentations. Il a ainsi rencontré le chorégraphe installé à Marseille Michel Kelemenis.
Fioritures. Première étape d'une autr