A quoi reconnaît-on une star latine ? D'abord, elle agite les fesses à longueur de clip, sur fond de percussions déferlantes et de cuivres tonitruants. Si c'est un homme, elle (la star) exhibe volontiers son torse. A l'approche des beaux jours, les télévisions s'empressent d'en choisir une pour faire une «opération d'été» : le matraquage quotidien d'extraits du clip. Ricky Martin, Chayanne, Thalia ou Daniela Mercury, sont passés par là. L'avantage, c'est une exposition médiatique maximale, qui se reflète dans les ventes. L'inconvénient, c'est que l'artiste disparaît, le «coup» terminé.
Voilà pour le cas français. Aux Etats-Unis, la présence d'artistes d'Amérique latine répond d'abord à la demande d'une forte communauté hispanophone (autour de 40 millions), mais la mode est désormais au crossover : une vedette du Sud part à la conquête du public majoritaire en adoptant la langue anglaise. Et ça marche : Ricky Martin, Marc Anthony et Shakira l'ont prouvé. L'étape suivante est le marché mondial pour ces artistes qui ont déjà derrière eux des millions de disques vendus dans leur aire linguistique (espagnol et portugais). C'est toute la différence avec les vedettes de la world music (Compay Segundo, Khaled, Cesaria Evora...), dont le succès s'est forgé hors de leur pays. Revue d'effectifs de la déferlante latine sur la France.
Marc Anthony (Etats-Unis/Porto Rico). Pur New-Yorican (Portoricain né à New York), Marc Anthony a débuté en 1991 avec un album de latin house produit par Lit