Déjà mauvaises, les relations franco-italiennes virent complètement à l'aigre. Comme si le retrait de la délégation italienne du Salon du livre ne suffisait pas, deux ministres du gouvernement Berlusconi ont vendredi lancé de l'huile sur le feu de deux autres contentieux avec la France.
Alors que l'Italie est sous le choc de l'assassinat, mardi soir, de l'économiste Marco Biagi (lire page 11), le ministre de la Justice, Roberto Castelli, membre de la Ligue du Nord, a accusé les autorités françaises de donner l'asile à des terroristes des Brigades rouges et de refuser de les extrader. «Nous avons été diabolisés pour avoir dit non au mandat d'arrêt européen et l'un des pays les plus favorables à cette disposition, la France, héberge des membres des Brigades rouges italiennes et refuse de les extrader», a accusé Castelli sur radio Padania, l'émetteur de la Ligue du Nord. «Paris est un refuge sûr pour beaucoup de criminels en fuite qui ont commis des délits très graves en Italie», a-t-il insisté. A Paris, ni le ministère de la Justice, ni celui des Affaires étrangères n'ont souhaité commenter.
La réouverture du tunnel du Mont-Blanc aux camions est l'autre sujet empoisonné qui a valu jeudi à Jospin un coup de fil de Berlusconi. «[Il] lui a demandé de respecter les accords passés», a annoncé le ministre des Transports Pietro Lunardi. Rome a déjà décidé de saisir la Commission européenne contre la France pour manquement à ses engagements.
Le tunnel, fermé depuis le 24 mars 1999 après