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Libération

Le cerf-volant afghan prend l'air

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A Paris, hommage à une tradition bannie par les talibans.
publié le 23 mars 2002 à 22h41

Envol de cerfs-volants

dimanche de 15 à 18h (si le temps le permet) sur l'esplanade des Invalides, Paris VIIe

L'un a passé son exil à Paris, le deuxième à Peshawar, au Pakistan, le troisième près de Mechhed, en Iran. Les trois sont afghans. Atiq Rahimi est écrivain, et après Terre et cendres publie les Milles Maisons du rêve et de la terreur (1). Rahim Khushnawaz est un maître du rubab et aime en jouer entouré d'oiseaux comme il le faisait dans sa ville d'Herat, Homyaoun Dastgeer (ou da Sakhi) est, lui, un jeune prodige du rubab dans le style et la tradition kaboulis. Tous les trois participent au Printemps afghan de Paris, ce norouz que l'on célèbre depuis le Kurdistan jusqu'au fin fond de l'Asie centrale. Fête du renouveau, avec ses vêtements flambant neufs, ses plats rituels, fête qui, pour les Afghans, après le départ des talibans (qui l'avaient interdite), est plus que jamais une fête de la renaissance. Mais les trois artistes ont autre chose en commun et qui les font ressembler à tous les Afghans nés et grandis au pays : ce sont de fieffés joueurs de cerf-volant.

Compétitions. Pour preuve, leurs mains. Au flanc de leurs doigts d'écrivains et de musiciens, de vieilles cicatrices : celles de coupures occasionnées par des combats mémorables. Des combats de goudi parân (cerf-volant) au fil tranchant. «Au nord-ouest de Kaboul, se souvient Atiq Rahimi, tous les vendredis soir les gens venaient assister à des combats de chiens, de coqs, de cailles et de cerfs-volants. Tout se pa