Sotheby's a clôturé avec satisfaction la première vente internationale de prestige livrée à Paris depuis la fin du monopole des commissaires-priseurs, en novembre. Les acheteurs américains ont raflé l'essentiel de la collection de photographies du XIXe siècle d'André Jammes. La deuxième dispersion de cet ensemble (lire Libération des 16 et 17 mars) a totalisé 11,8 millions d'euros, pour près de 600 lots proposés. La première, en 1999 à Londres, avait donné des résultats époustouflants : 11,5 millions d'euros, pour moitié moins de lots, la Grande Vague de Gustave Le Gray pulvérisant alors tous les records, à près de 820 000 euros, tandis que le Hêtre s'était vendu 640 000 eu ros. Deux lots emportés par le principal acheteur, Saoud al Thani, de la famille royale du Qatar, désireux de monter un musée dans son pays. A lui seul il avait fait la moitié de la vente, dépensant 6 millions d'euros.
Valse. Cette fois, «le prince était en vacances», selon l'expression d'un marchand. Il estimait, en fait, avoir surpayé ses achats à Londres. Même couronnée de succès, la vente de Paris s'en est ressentie. Les enchères se sont véritablement enflammées le second jour, consacré au fonds du photographe Charles Nègre. Celui-ci s'est vendu pour 6,3 millions d'euros, alors qu'il avait été proposé par le collectionneur à l'Etat français pour trois fois moins cher.
A 500 000 euros, la Bibliothèque nationale a quand même préempté la première épreuve photographique connue, réalisée en 1825 par Nicéphor