A Rotterdam, fin janvier, se tenait le Festival international de cinéma et le Cinemart, marché du cinéma indépendant, où Abolfazl Jalili était venu discuter avec d'éventuels producteurs.
Paris, IXe. «Je travaille sur plusieurs projets : sur l'adolescence, Abjat, que je tournerai en Iran ; un autre sur Paris, au sein d'un ensemble de courts métrages sur chaque arrondissement: on m'a dit qu'il y aurait aussi Godard, Almodovar, Woody Allen. Mon arrondissement, c'est le IXe. En France, les institutions ou les producteurs auxquels je m'adresse me font souvent réécrire mes histoires, me demandent de les développer. Parfois, je les réécris tellement que je n'ai plus envie de les tourner. En fait, je n'aime pas les scénarios. J'ai tellement mes histoires dans ma tête que je ne trouve pas la nécessité de les mettre sur le papier. Avoir mes histoires vissées en moi me permet de réagir aux conditions de tournage et de changer des scènes. En Iran, par contre, je n'ai jamais besoin d'écrire de scénario précis. Je connais simplement l'histoire que je veux raconter. Et comme aucun de mes films n'a jamais été montré au public iranien, on m'autorise à la tourner.»
Couper «Delbaran». «C'est surtout au montage que Delbaran a été transformé. Il faisait 3 h10 quand je l'ai montré pour la première fois au Festival de Locarno. A la fin de la projection, la salle s'est levée et a applaudi. J'étais étonné. J'ai pensé que c'était grâce à la réputation du cinéma iranien que j'avais été accueilli ainsi.