Un adolescent, Jonathan Breech, se livre à toutes sortes de comportements autodestructeurs après la mort de ses parents. Il finit par être admis dans un asile où il se lie d'amitié avec d'autres jeunes gens dérangés. Signé d'un Irlandais de 27 ans, John Carney, la Vie à la folie (On The Edge), rappelle un film américain de James Mangold, Girl, Interrupted, sorti en 2000. Comme lui, il spécule sur les affres borderline de la puberté et transforme l'hôpital psychiatrique en théâtre de l'émancipation.
Huis clos. Le roman de formation ne nécessite plus de grands voyages scandés par les étapes d'une édification de l'individu par la somme des expériences vécues, il s'accomplit au contraire dans le huis clos d'une communauté fébrile qui doit tracer elle-même la limite entre raison et déraison.
Le modèle de ce genre de film reste bien entendu Vol au-dessus d'un nid de coucou, même si la charge contre l'institution psychiatrique s'est transformée ici en ironie vaguement complice. Parce que ces acteurs ado sont tous objectivement formidables et mignons (Cillian Murphy, Tricia Vessey, Jonathan Jackson...) et que le scénario est cousu de pas mal de séquences bien troussées, le film se voit sans déplaisir. N'empêche, on finit par se demander s'il est véritablement défendable de se servir de l'argument de la dépression, voire de la folie tout court, pour faire passer à l'écran le vent âpre de la rébellion teenage, qui plus est dans le cadre d'une petite crise d'hamlétisme et d'un internemen