Après le succès surprise de son premier long métrage, le Ciel, les Oiseaux... et Ta Mère, le jeune réalisateur Djamel Bensalah s'est lancé à corps perdu dans le Raid, une comédie d'aventure à gros budget (environ 18 millions d'euros) tournée aux quatre coins du globe, financée et distribuée sur près de 600 copies par la Gaumont. Dans deux semaines, la Warner sortira à son tour le Boulet d'Alain Berberian (compter 800 copies en France), qui repose sur une idée similaire: une course-poursuite en terres exotiques avec gags, cascades et effets spéciaux.
Barricades. Dans l'effort toujours plus tendu pour maintenir au beau fixe les parts de marché du cinéma français face aux films américains, ces deux superprods hexagonales croisant le fer de la grosse rigolade et du dépaysement à la Nicolas Hulot devraient tenir bon les barricades avant l'assaut mammouthéen, en mai, de la sortie mondiale simultanée du Star Wars, épisode 2: l'Attaque des clones, de George «Big Brother» Lucas.
Face à ces divertissements de masse transformés peu ou prou en machines de guerre protégeant notre «exception culturelle», l'exercice critique tend à se désagréger. On se voit mal finasser sur les enjeux de mise en scène du Raid, non seulement faute d'avoir su les détecter, mais parce que, avouons-le, tout le monde s'en fout.
Dans le dossier de presse, Josiane Balasko, jouant une sorte de tortue Ninja à la ramasse, déclare son bonheur de tourner enfin avec un cinéaste de moins de 30 ans qui n'a pas Godard pour d