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Libération

Mort d'un pornographe

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Francis Leroi, 60 ans, avait réalisé quelque 57 films.
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publié le 29 mars 2002 à 22h45

Francis Leroi, l'un des papes du porno français, est mort dimanche à l'île Maurice, à 60 ans, d'un cancer. Cinquante-sept longs métrages, pour la plupart érotiques et pornographiques, mais aussi des BD (Juliette de Sade), un roman (70, années érotiques), et la volonté, sans cesse, de dévoiler l'envers du décor, les mécanismes du plaisir.

Né en 1942, Leroi devient journaliste à Combat après de brillantes études de philosophie (lycée Henri-IV, lauréat du concours général, licence à la Sorbonne). Par intérêt pour le cinéma, il fréquente la Nouvelle Vague. Il est l'auteur d'un court métrage sur Godard, puis assistant de Chabrol en 1962, sur Landru. Il est également proche de la vague yé-yé, et ses premiers films, Pop Game (1966), la Poupée rouge (1968), ou Ciné-girl (1969), petits budgets, sont au croisement de ces influences, et mêlent dénonciations politiques et scènes érotiques. Quelques déboires avec la censure et un premier succès érotique, les Tentations de Marianne (1972), lui valent une certaine célébrité : plus de six minutes du film, dont une orgie finale et une scène de flagellation, sont coupées. Ce sont encore les temps préporno.

Mais Leroi passe allègrement le Rubicon et s'engage dans une réalisation tous azimuts à partir du milieu des années 70 : Emmanuelle 2, les Plaisirs solitaires, Je suis à prendre, Fella, Lèche-moi partout, L'infirmière n'a pas de culotte, Charlotte, mouille ta culotte !, Sex et perestroïka... Sans oublier la production du classique français le