«Il est assez difficile de trouver aux Etats-Unis des pianistes comme François Couturier qui ont cette approche classique», confie, au lendemain de son concert au Printemps du jazz de Nîmes, le saxophoniste américain Larry Schneider, disciple de Coltrane et camarade de jeu de Thad Jones, d'Horace Silver, de Billy Cobham et de Bill Evans, venu frotter ses anches au jazz européen. Ou plutôt français, puis que les 3 F (ainsi que les appellent familièrement les initiés) de François Couturier, qui lui donnent la réplique idoine, font partie de la branche activiste et discrète du jazz contemporain hexagonal. F comme Couturier, Méchali et Laizeau.
Leur collaboration, commencée en 1992, a porté son fruit discographique en 2000 chez Charlotte Productions dans des Correspondances prégnantes. Maintes fois établie auprès d'improvisateurs, tels que Raymond Boni, Joe McPhee ou Steve Lacy, la justesse du propos de Méchali se vérifie à la contrebasse. De même que le panache lyrique de Couturier, déjà exercé avec John McLaughlin et Didier Levallet ; où la pertinence rythmique de Laizeau, plébiscitée par un large Bottin jazzistique, d'Yves Robert à Jef Sicard en passant par Maceo Parker ! Rasséréné par cette authentique quête à quatre pleine d'onctions, on attend l'autre Américain de la soirée et son jeune entourage.
Dès l'attaque du premier morceau, dédié à Krishna, le pianiste Kenny Werner (auteur de la méthode Effortless Mastery, «maîtrise sans effort» à base de spirituel) bien adossé dans s