Deux peintures de la collection Schloss, pillée par les nazis en 1943, viennent d'être retrouvées dans une succession en France. Histoire qui illustre une évolution des moeurs du commerce de l'art. L'inventaire d'une succession avait été confiée par un notaire au commissaire-priseur Rémi Le Fur. Il a soumis deux tableaux, d'une vingtaine de centimètres de côté, à l'expertise de Gérard Auguier. Celui-ci s'en est ouvert à Jacques Foucart, conservateur au Louvre, qui a émis l'hypothèse d'une provenance dans cette célèbre collection de maîtres hollandais et flamands. Dans sa bibliothèque, l'expert a pioché le catalogue de la collection Schloss, publié par le quai d'Orsay en 1998. Il a reconnu deux sujets attribués à Rembrandt, une Tête de vieillard et un Ange sous les traits de Titus (1). Ce tableau avait encore, au dos, les numéros d'inventaire des nazis.
Me Le Fur et Gérard Auguier ont contacté les héritiers Schloss. Sans difficulté, leurs clients ont donné un accord pour la restitution des oeuvres. Elles proviennent d'un parent par alliance, si bien que leur sort depuis la guerre reste obscur.
Cet épisode dans la traque pour retrouver plus de 150 peintures souligne l'importance de l'information, souvent défaillante. Le quai d'Orsay avait pris l'initiative de publier ce recensement de la collection Schloss juste avant la conférence de Washington sur la spoliation. Depuis, l'administration semble s'être rendormie. La réaction du commissaire-priseur et de l'expert témoigne d'une v