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Critique

Jannick Top refait bouillir la marmite Magma

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publié le 1er avril 2002 à 22h53

Depuis trente ans, l'aventure Magma ne cesse de se renouveler. Formation à géométrie variable, nourrie de jazz rock cabalistique, elle présentait il y a quelques semaines encore sa dernière mouture à Paris. Au Sunset, le batteur Christian Vander inventait les fondements d'une transe aux contours technoïdes avec de nouveaux disciples sombrement vêtus. En parallèle, Jannick Top, alter ego des premières années, multiplie les rééditions d'enregistrements publics sur son label Utopic Records. Trois disques liés à ce mouvement d'allure sectaire viennent de paraître : Vandertop, Fusion, STS. Lorsqu'il rencontre Christian Vander à Saint-Germain-des-Prés au début des années 70, Jannick Top est un musicien classique reconverti en quatre mois à la basse électrique. Aux côtés du fils de Maurice Vander, le pianiste et violoncelliste ­ formé au conservatoire de Marseille (deux premiers prix), à l'école russe et allemande, puis à la musique concrète ­ va bâtir un jeu massif, aux rondeurs volcaniques influencées par Ron Carter (au temps du quintet de Miles Davis), Jimmy Garrison (Coltrane Quartet), Eddie Gomez (avec Bill Evans).

Combat social. Passionné d'ésotérisme, Jannick Top a aussi trouvé avec le langage onomatopéique de Vander l'exutoire de ses bouillonnements intérieurs. Fils d'une blanchisseuse ayant participé au soulèvement du Front populaire, l'ancien adolescent turbulent a vu dans Magma plus qu'une aventure musicale : un combat social. «Je n'ai jamais fait de différence entre l'en