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Libération
Critique

«Inaccoutumés» comme de coutume

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publié le 2 avril 2002 à 22h54

Lors des précédentes éditions des «Inaccoutumés», événement chorégraphique autorisant les découvertes et permettant la création en fonction du lieu (une ancienne imprimerie), la Ménagerie de verre doutait de son avenir. La crainte semble se dissiper. Si rien n'est encore signé, la structure se voit proposer par la Ville et la Drac, une convention de trois ans. Grâce à ce soutien affirmé, la Ménagerie va enfin pouvoir accueillir trois artistes en résidence pour la saison prochaine ­ chose rare en plein coeur de Paris.

Mystérieux. La première soirée de la 13e édition des Inaccoutumés était consacrée à une figure de la danse allemande, Susanne Linke, qui a repris un solo mythique des années 80 : Im Bade wannen. Après avoir déçu avec une pièce pour des danseurs africainsâ le Coq est mort ­ qui n'était visiblement pas son univers, ni son histoire ­, la chorégraphe a repris toute son envergure. Ce solo de quinze minutes, où la danseuse fait corps avec un objet massif (une vraie baignoire) épousant ses contours, reste l'un des plus justes que l'on ait vu dans la rencontre du corps avec un élément extérieur. Ready Made autant qu'accessoire, partenaire autant qu'élément étranger, la baignoire change ici de statut et la danseuse de 58 ans n'a rien perdu de sa concentration intérieure, de son mystérieux silence. De toute beauté.

Comme le solo Flut, interprété par son complice de toujours, Urs Dietrich, écrit avec un simple tapis roulé sur une seule ligne radicale, tout en écho sauvage av