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Libération
Critique

Gare au ragga

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publié le 9 avril 2002 à 22h58

Fin mars, Junior Kelly et Mickael Rose viennent de terminer leur con cert à Paris. Comme tous les shows de dancehall depuis deux ans, il s'est joué à guichets fermés. Junior Kelly, nouvelle figure de ce genre qui mêle flow ragga accrocheur et tempo reggae plus rapide, se réjouit en coulisse. Très zen, un turban sur la tête, entouré de ses musiciens, il confie : «Les artistes de dancehall jamaïcains adorent jouer en France car le public est très mixte, il y a toutes les races, tous les âges. Tout le message du reggae en un seul public.» Et depuis un an, les compilations dancehall (qu'on appelle aussi ragga en France) se vendent comme des petits pains (près de 400 000 exemplaires de Ragga Connection vendus, paraît-il).

Devant la salle, les sound systems français font le pied de grue. La tradition veut que les artistes jamaïcains de passage à Paris les suivent ensuite en studio pour enregistrer des dubplates. Sur ces morceaux inédits, l'artiste doit inclure dans ses textes le nom du sound system qui l'a payé pour ça et pour qu'il chante sur une musique de son choix. Il le joue ensuite en soirée pour «mettre le feu» ou impressionner un sound concurrent. Groov'in, sound system mené par l'artiste reggae français Janik (il vient de sortir son deuxième album T'inquiète, ndlr) attend de pied ferme Junior Kelly, le «singjay» le plus en vue du moment. Mais le Jamaïcain filera à l'hôtel, et ne voudra pas descendre son tarif de 500 dollars pour un dubplate. Mickael Rose sera plus souple :