De l'extérieur, le cirque Ronaldo est semblable à ces dizaines de chapiteaux jalonnant les campagnes et les places de villages : des roulottes sont disposées en cercle autour d'une toile de tente un peu vieillie, tandis que la famille installe gradins et tentures. Pourtant ici, nul chameau ou poney ne broute les géraniums municipaux. Le cirque Ronaldo, entreprise vieille de plus d'un siècle, sillonne l'Europe sept mois par an avec pour seuls oripeaux les masques et costumes de la commedia dell'arte. A l'intérieur, les velours remplacent la sciure, un parfum d'encens habite jusqu'au bois des bancs et les bougies illuminent l'orgue de Barbarie, avant qu'une flèche n'embrase le cadre de scène et signale le début de la représentation.
Acrobatie. L'histoire de Ronaldo remonte au XIXe siècle. Adolf-Peter Vandenberg quitte en 1827 sa ville natale de Gand, en Belgique, pour rejoindre un cirque régional et y présenter un numéro d'acrobatie à cheval. Sur la route, il se marie à une comédienne : naît alors le Théâtre et variétés Vandenberg. Adolf-Peter meurt, mais le cirque se développe, comptant jusqu'à trente comédiens dans un théâtre circulaire en bois, qui sillonnent la Belgique à cheval. En 1939, la guerre entrave les routes et le chapiteau est vendu.
C'est en 1971 que Johnny, le descendant, décide de reprendre le flambeau. Deux roulottes tirées par des tracteurs et un petit chapiteau donnent vie au Cirque Ronaldo. Le patronyme belge est définitivement troqué contre un nom de scène