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Interview

Bryan Ferry: «J’aurais aimé être un songwriter prolifique…»

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L’insubmersible dandy commente «Frantic» son nouvel album.
publié le 15 avril 2002 à 23h02

Il est troublant de constater à quel point Bryan Ferry se révèle conforme à l’image qu’on s’en fait. Pondéré, cultivé, courtois, altier, disponible, avec tout le métier que lui confèrent plus de trente années de carrière ­– comprendre : un petit mot sur Barbara ou Piaf pour la presse française, comme on l’imagine mentionnant Amalia Rodriguez au Portugal ou Caruso en Italie. Fils de mineur ayant grandi à Newcastle, ce Billy Elliot pop a acquis au fil des ans et des albums un statut de crooner universel, qu’il cultive au gré d’apparitions rarement foireuses.

En équipe, c'est bien sûr la saga Roxy Music, groupe qu'il forme à Londres en 1971, au sortir d'une école d'art, avec notamment Brian Eno. Albums de référence, pochettes mémorables (pin-ups à gogo), style vestimentaire étudié, concerts haut de gamme, Roxy Music devient le modèle déposé du glam rock, cette inflammation consubstantiellement anglaise (Gary Glitter, Bowie, T. Rex, Elton John) qui connaît depuis des hoquets réguliers. Séparé au faîte de sa popularité, le groupe s'est notamment reformé l'an dernier, pour une tournée américaine qui a remporté, antienne nostalgique oblige, le succès escompté.

Parallèlement, Bryan Ferry a ménagé une carrière perso, promenant son bel organe sur quantité d’albums solos souvent constitués de reprises, de These Foolish Things (1973) à As Time Goes by, qui, fin 1999, le voyait rompre plusieurs années de silence avec un florilège de standards des années 30 signés Cole Porter,