envoyé spécial à Prague
Bon pied bon oeil, Ivan Moravec se fraie un chemin dans les embouteillages pour rallier la vieille ville. «C'est la meilleure saison pour visiter Prague. Mai et aussi septembre, un vrai temps d'été.» Mais pour ceux qui n'iront pas à Prague cette année, le ministère des Affaires étrangères, en association avec celui de la Culture et de la communication, a confié à l'Action française d'aide artistique l'organisation d'une saison tchèque de concerts, spectacles de danse et théâtre, films et expositions.
Avec 300 concerts et représentations lyriques, 30 formations tchèques en tournée dans 60 villes de France, 40 festivals d'été associés, et autant de formations françaises proposant un répertoire tchèque, «Bohemia Magica» s'annonce comme la plus ample et éclectique manifestation imaginée pour retisser les liens qui ont uni pendant longtemps Paris et Prague. L'événement, ce samedi, c'est la venue à Pro-Quartet (futur Centre européen de musique de chambre sous l'égide de Georges Zeisel) d'Ivan Moravec, légende du piano du XXe siècle, que n'a pas oublié Philips dans son édition Great Pianists en 100 CD parue il y a quatre ans.
Perfection plastique. Né le 9 novembre 1930 à Prague, Moravec a été dirigé par les plus grands, invité des plus fameux orchestres et festivals, mais a peu joué en France. Il suffit pourtant d'écouter l'adagio de la Pathétique ou de la sonate Clair de lune de Beethoven dans le coffret en quatre CD d'enregistrements des années 60 que vient