Menu
Libération
Critique

Constructions sur une ligne pointue

Article réservé aux abonnés
publié le 11 juin 2002 à 23h54

Pour pénétrer dans l'exposition Archi Lab 2002, quatrième édition du «salon» orléanais de l'architecture expérimentale, il faut, dans la cour des ancien nes Subsistances militaires d'Orléans, prendre la porte du fond, qui s'ouvre à côté du vieux panneau marqué «chambres froides». Une fois passé le seuil, on suivra, au sol, la ligne rouge qui permet au visiteur de ne pas s'égarer dans les étages et les corridors.

Baptisée par les commissaires d'exposition «courbe de niveau», en langage géologico-architectonique, la ligne s'interrompt régulièrement pour donner, en chiffres, l'altitude du bâtiment à laquelle on est (autrement dit l'étage) et, plus utile, le nom, en toutes lettres, des architectes occupant le stand devant lequel on passe.

Ces éléments d'information préliminaires sont assurément rudimentaires. Mais clairs. Un avantage dont le grand public n'aura pas fini d'apprécier le caractère exceptionnel. Car pénétrer de manière impromptue dans Archi Lab, pour tout individu étranger à la tribu des architectes, c'est avant tout se colleter à l'éprouvante expérience d'une plongée... en haute jargonie. Pour expliquer les maquettes à l'élégance elliptique et les diagrammes ésotériques qui tapissent les lieux, il n'y a pas, ici, de mots, ni de phrases simples. Ou alors déviés.

Jargon. A commencer par l'intitulé de l'exposition : «Economie de la terre». Un renvoi à la préoccupation écolo en architecture ? A l'utilisation des matériaux naturels ? Foin ! Ou plutôt sus aux «verdolâtrerie