Le Caire de notre correspondante
Malgré trois films seulement à son actif, Radwan el-Kashef, disparu mercredi dernier, s'était imposé comme l'un des chefs de file de la nouvelle génération de cinéastes égyptiens. Né au Caire en 1952, d'une famille originaire du sud du pays, le réalisateur avait d'abord travaillé comme assistant de Youssef Chahine. Une filiation à la fois pesante et stimulante qu'il partage avec les réalisateurs Asma el-Bakri, Yousri Nasrallah et Atef Hetata, autres emblèmes d'un cinéma égyptien en pleine renaissance.
Fable. En 1992, son premier long métrage de fiction, le Bleu des violettes, est salué par le prix spécial du jury au Festival du film du Caire. C'est le début de l'émancipation pour Radwan el-Kashef qui se voit offrir un financement de la France pour son deuxième film, la Sueur des palmiers (1998), primé dans plusieurs festivals à l'étranger. Une fable d'un esthétisme poussé sur la complexité des relations hommes-femmes, dans un petit village du Sud égyptien. La critique internationale et égyptienne salue le courage du réalisateur, qui s'attaque au travers du film au recul de son pays dans le fondamentalisme et la violence.
«Radwan el-Kashef était quelqu'un de très spécial, d'une humanité extraordinaire et d'une profonde honnêteté envers les autres et envers lui-même, se souvient avec émotion son producteur Karim Gamal el-Din, directeur des studios Misr. Il n'a fait que trois films, car il refusait de tomber dans tout compromis artistique. Et ces f