Que reste-t-il des soirées cubaines qui faisaient courir les noctambules parisiens au milieu des années 90 ? Moins médiatisées, la Java et la Coupole accueillent toujours musiciens et danseurs. Le phénomène s'est fondu dans le paysage. Une excellente compilation, réunissant seize des groupes qui animent (ou ont animé) ces soirées latines, vient rappeler que Paris n'a pas à rougir de la qualité de sa scène latine.
Halte obligée. A la rentrée 1995, Pierre Tellier et Olivier Fustini (DJ Fusto), lançaient les Cuban Jam Sessions à la Java, un vieux dancing de Belleville. «La clé du succès, analyse Pierre Tellier, a été le mélange de publics. Les Français côtoyaient des latinos, mais aussi des gens comme eux. Ils ne se retrouvaient pas dans un ghetto d'immigrés dont ils se seraient sentis exclus.»
Les groupes cubains en tournée y faisaient une halte obligée, mais l'essentiel de la programmation était assuré par les musiciens du cru. Les doyens Azuquita (Panaméen) et Alfredo Rodriguez (Cubain), arrivés à Paris à la fin des années 70, étaient rejoints par Roberto Iglesias et Raul Paz, venus de Cuba, Orlando Poleo et Diego Pelaez, du Venezuela, Yuri Buenaventura, de Colombie... Le CD présente aussi les expériences de métissage de Sergent Garcia, de P 18 ou de Rezerv, qui témoignent de l'intérêt de la jeune génération pour le groove caraïbe, au même titre que le reggae ou l'afro-beat.
C'est cette tendance qui inspire les soirées mensuelles Nuit des Suds au Cabaret sauvage. Constatant que