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Critique

Le roi Leòn

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León Gieco, surnommé «le Dylan argentin» chante à Toulouse dimanche.
publié le 22 juin 2002 à 0h02

Depuis de nombreuses années, León Gieco (prononcer Hieco) est sur une scène argentine presque chaque vendredi, samedi et dimanche. La règle connaît peu d'exceptions, sa présence ce week-end à Toulouse en étant une : celui qu'on a souvent qualifié de «Dylan argentin» n'a chanté qu'une seule fois en France, en 1989, et seulement deux chansons, comme invité de sa compatriote Mercedes Sosa à Paris. Gieco l'avoue volontiers : la demande dans son pays ne lui laisse guère le temps de développer sa carrière à l'étranger. Et en Argentine, il se rend partout où on souhaite l'entendre, des stades de la capitale au plus modeste village des Andes. «En ce moment, précise-t-il, nous donnons des concerts devant 20 000 ou 30 000 personnes. Avec la crise, les gens n'ont plus d'argent, et pour pouvoir proposer des billets à 10 pesos (moins de 3 euros) il faut prévoir grand.»

Folklore et rock. Né en 1951 dans un village de la province de Santa Fé, Gieco, descendant d'immigrants du Piémont, a connu une enfance pauvre. Quand il s'installe à Buenos Aires, à 18 ans, il a un double bagage de musicien : le folklore hérité d'Atahualpa Yupanqui et de Jorge Cafrune, et le rock, «Elvis, les Beatles, les Who, même Johnny Hallyday qui fut une vedette chez nous dans les années 60». Il a aussi écouté Dylan et ses inspirateurs, Woody Guthrie et Pete Seeger, dont il est devenu l'ami (ils ont enregistré deux disques ensemble). Son mélange d'électricité et de folklore des provinces (gato, chacarera, ranchera) fai