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Libération

La Cinémathèque court au scénario catastrophe

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Crise interne et déménagement à Bercy annulé par l'Etat.
publié le 24 juin 2002 à 0h04

A la Cinémathèque française, la crise ouverte pourrait éclater incessamment, cet après-midi, lors de la quatrième assemblée du personnel en moins d'un mois, ou demain à 14 heures, au cours de l'assemblée générale annuelle. Immobilisme à la direction, licenciements et départs de cadres essentiels, déficit budgétaire impressionnant, colère des personnels, politique incohérente de la tutelle du Centre national du cinéma (CNC) et, enfin, abandon par le nouveau ministre de la Culture du projet patrimonial de Bercy : voilà les éléments qui rendent la situation explosive.

Mauvais remake. Dans ce désastre, chacun a sa part de responsabilité. Du côté de la direction de la Cinémathèque, il est certain que la non-politique qui fait office de politique depuis maintenant deux ans a été préjudiciable. Elu président de l'association en juin 2000, le cinéaste Jean-Charles Tacchella, 76 ans, a multiplié les faux pas. Mettant près de six mois à installer un directeur, l'Américain Peter Scarlet, décourageant les initiatives des chefs de service, multipliant les dépenses somptuaires (soirées, voyages, cocktails, un luxueux dépliant grand format et embauches de proches). Peter Scarlet, arrivant avec une réputation cinéphile après dix-huit ans à la tête du Festival de San Francisco, n'a jamais réussi à s'imposer à Chaillot, trop prudent, négligeant l'«action à long terme» réclamée par le personnel.

La direction n'est pas parvenue à mobiliser l'institution en vue du déménagement prévu vers le 51, ru