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Libération
Critique

L'énigme kamikaze

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Thema / L'activisme terroriste en questions.
publié le 25 juin 2002 à 0h04

C'est un documentaire qui commence mal et qui finit bien. Faute d'avoir choisi une approche (historique ou géographique), une démarche (cause ou explication) ou un point de vue (celui des victimes ou celui des activistes), Ilan Zvi et Serge Godey s'égarent souvent. Les images sont faibles, les «révélations» éventées, les analyses confuses. Même l'histoire fait problème : où commence-t-elle ? A Beyrouth, le 18 avril 1983, lorsqu'un activiste du Jihad islamique, un groupuscule alors inconnu, se jette avec son camion bourré de 4 500 kilos d'explosifs contre l'ambassade américaine, provoquant la mort de 63 personnes dont 17 Américains ? Au sud du Liban où le Hezbollah, un parti chiite armé et financé par l'Iran, a fini par obtenir le retrait sans gloire des forces israéliennes ? Dans les marécages du Chatt al-Arab, lors de la terrible guerre Iran-Irak, où l'imam Khomeiny envoya par vagues entières les bassidjis ­ de jeunes miliciens islamistes fanatisés ­ déminer le champ de bataille et détruire les tanks ennemis ? Au Sri Lanka, où les Tigres tamouls ont généralisé l'emploi de bombes humaines au point de tenir en respect depuis vingt ans une armée vingt fois plus nombreuse ? Dans l'océan Pacifique, lorsque, à la fin de la Deuxième Guerre mondiale, des pilotes japonais se jetaient par dizaines sur les bâtiments de l'US Navy, causant la mort de plus de 5 000 soldats américains ? A la limite, se demandent les auteurs, si l'on définit la spécificité du kamikaze par son but ­ l'assas