Dans une scène du Mariage de Rana, Khalil, le fiancé de l'héroïne, fixe l'une des centaines de caméras installées dans toute la Vieille Ville de Jérusalem et se lance dans une pantomime poilante à l'attention de l'invisible policier israélien probablement en train de le surveiller. Tout y est : l'occupation pesante, la surveillance omniprésente, la révolte impuis sante... Mais il y a aussi, et surtout, de l'humour et de la dérision.
Tir groupé. Il faut croire que ces qualités, plutôt rares ces temps-ci en Terre sainte, sont pourtant l'apanage des cinéastes palestiniens de Nazareth. Hany Abou Assaad, le réalisateur du Mariage de Rana, est originaire du village d'enfance du Christ, tout comme Elia Suleiman, le génial auteur d'Intervention divine, grand prix du jury et révélation du dernier Festival de Cannes. Il faudra se pencher un jour sur les mystérieux ressorts de cette coïncidence biblique ! En attendant, l'éclosion du cinéma palestinien, en pleine Intifada, est déjà un mystère suffisamment impénétrable.
Depuis le début de l'année, pas moins de quatre longs métrages palestiniens sont annoncés : la Cueillette des olives de Hanna Elias, le Mariage de Rana de Hany Abou Assaad, présenté à Cannes dans le cadre de la Semaine internationale de la critique, Un ticket pour Jérusalem de Rashid Masharawi et Intervention divine d'Elia Suleiman, dont la sortie en salles, le 2 octobre prochain, est très attendue. Un tel tir groupé est d'autant plus miraculeux que les conditions sur le te