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Libération

Le reggae engagé de Tiken Jah Fakoly

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Le trublion ivoirien en concert samedi à Bercy.
publié le 29 juin 2002 à 0h07

Cette année encore, le Garance Festival, complet depuis plusieurs jours, drainera le public des banlieues et des quartiers pour la grand-messe reggae de Bercy. Si Garance a su s'imposer comme le principal tourneur du genre en France, passant d'un placard à balai dans les années 70 à une grosse entreprise propriétaire de l'Elysée-Montmartre, c'est par son choix judicieux d'artistes militants, africains notamment. Après l'Ivoirien Alpha Blondy dans les années 80, et son compatriote Solo Jah Gunt, c'est au tour de Tiken Jah Fakoly de bénéficier d'une confortable logistique qui pourrait lui permettre de s'acheminer vers un disque d'or. Pourtant, lorsqu'il débarquait il y a quatre ou cinq ans avec la chanson Mangercratie, on ne donnait pas cher de la peau de ce lascar à l'air buté, avec son verbe populaire et ses rythmiques simplistes. Et puis, beaucoup ont accroché : les médias, ravis d'avoir affaire à quelqu'un qui avait des choses à dire ; le public, séduit par les textes coups de poing.

Renouveau. Trois albums plus tard, Tiken Jah Fakoly a largué l'autoproduction et signé chez Barclay. Lui qui, avec un budget de misère (2 000 euros prêtés par des copains français) avait vendu 700 000 cassettes, peut maintenant s'offrir la basse de Robbie Shakespeare, un toast du «parrain» U Roy, la production de Tyrone Downie (clavier de Marley) ou la batterie de Sly Dunbar. Car c'est d'Afrique, les Jamaïcains l'ont compris, que peut venir le renouveau du reggae. Chez eux, la nouvelle générati