Montréal envoyé spécial
Vice-président d'une manifestation qu'il a cofondée avec Alain Simard en 1980, André Ménard, 48 ans, chevalier des Arts et des Lettres de la République française («mon seul diplôme») est également le directeur artistique du Festival international de jazz de Montréal.
«La fascination exercée par le festival de Montréal tient à deux choses. D'abord à la spécificité de la ville, souvent décrite, à juste titre, comme un carrefour du savoir-faire américain et de l'esprit européen. Ensuite au fait qu'il a lieu à une époque où la politique nous accorde un répit, personne ne siégeant à ce moment précis. C'est un peu comme si tout sortait soudainement d'un décor pour s'installer. Un mécanisme perceptible dès le milieu des années 80, distingué par les médias, eux-mêmes suivis par le public.
«Nous nous efforçons de ne pas oublier que le public est prêt à essayer des choses nouvelles, à condition de ne jamais se sentir exclu ni aliéné. Aussi chacun est-il traité de la même façon sur le site. Il n'existe aucun carré VIP, aucun espace sponsor. Ce festival se veut un événement familial. Je trouve par exemple bizarre d'en exclure les enfants. C'est la raison pour laquelle nous arrêtons à minuit. Sachant qu'au-delà de cet horaire, la fête prendrait une autre tournure. Nous offrons de la publicité gratuite aux clubs qui programment de la musique à l'année, pour que les amateurs aillent y terminer la nuit. Plutôt que de vider lesdits clubs pendant onze jours, autant les fa