Menu
Libération
Interview

Daniel Buren «coupe et dé-coupe»

Article réservé aux abonnés
Daniel Buren détaille son intervention dans nos colonnes.
publié le 5 juillet 2002 à 0h18

Pour fêter son exposition au Centre Georges Pompidou (jusqu’au 23 septembre) l’artiste français Daniel Buren (il est né en 1938) est intervenu sur l’intégralité du Libération de ce jour. Il développe ici son projet pour le journal, où ce qu’il appelle son outil visuel, les bandes alternées blanches et colorées de 8,7 cm de large, en devient la trame. Et fait entrer en résonance les fameuses «colonnes» du Palais-Royal (1986) et les colonnes du quotidien (2002). Daniel Buren dédicace ce travail à la mémoire de l’artiste Erik Dietman, décédé il y a une semaine.

En quoi consiste votre projet à l’intérieur de «Libération» ?

J'ai pris le parti d'utiliser ce qui était imprimable au maximum. Dans un premier temps, il faut considérer que tout le journal a une nouvelle trame. Contrairement à ce que j'avais fait avec le Progrès de Lyon il y a douze ou treize ans, où, sur le marbre, nous avions recomposé les textes par rapport à un dessin qui venait s'intercaler et apparaissait comme une cible ou un cadre qui grossissait, je profite ici de la possibilité de faire apparaître une nouvelle trame sous les textes. Une trame qui n'est pas la trame habituelle du journal, vient se «sous-perposer» ­ si l'on peut se permettre ce barbarisme ­ à l'impression du journal.

Le dessin que j'ai choisi prend des formes très simples. Systématiquement de gauche à droite, jusqu'à ce qu'il n'y ait plus de place, ce sont des bandes alternées, colorées et blanches. Le blanc, c'est le papier plus l'imprimeri