La cour d'honneur fait peau neuve. Les mille neuf cent soixante-dix spectateurs, dont le ministre de la Culture, qui ce soir, un peu avant 22 heures, pénétreront dans le lieu mythique du Festival d'Avignon pour la première de Platonov de Tchekhov, s'installeront non plus sur différents niveaux de gradins, mais dans un vaste amphithéâtre d'un seul tenant. Ce nouveau dispositif, conçu par le scénographe Guy-Claude François, est doté de sièges gris et rouge, sans accoudoirs mais avec une place accrue pour les jambes. Il a pour effet de légèrement réduire la jauge (280 places en moins), mais devrait améliorer le confort visuel et auditif en rapprochant scène et salle.
Moins plan-plan. En fait, c'est toute cette 56e édition du Festival d'Avignon, prévue jusqu'au 27 juillet, qui semble avoir subi, sinon une cure de jouvence, du moins un lifting. En témoigne le choix du spectacle d'ouverture : Tchekhov fait figure d'auteur inattendu sur un plateau plus coutumier de l'épique que de l'intime ; le metteur en scène Eric Lacascade, adepte d'un théâtre physique et expérimental, n'est pas un artiste consensuel, et aucune tête d'affiche ne ressort de la distribution. Cela ne suffit pas à augurer de la réussite du projet, mais témoigne d'un état d'esprit moins plan-plan. Depuis des années, le festival semblait dans une impasse. De plus en plus de spectacles, de moins en moins de créations, une programmation qui à force de se vouloir «équilibrée», tenait du ventre mou, reflet