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Libération
Critique

Une «Petite Renarde rusée» au poil

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publié le 10 juillet 2002 à 0h21

Dévoilée ce week-end, la production proposée par les élèves de l'Académie européenne de musique a défrisé les lyricomaniaques. Malgré des orchestrations réduites, des solistes et des chanteurs à confirmer, au moins deux propositions de l'académie fondée par Stéphane Lissner (la Flûte enchantée de Braunschweig et le Retour d'Ulysse de Christie et Noble) ont pourtant déjà démontré le pouvoir de séduction de ces aventures pédagogiques, retrouvant par leur fraîcheur, la vérité d'oeuvres ensevelies sous les conventions interprétatives. Suite d'un cycle Janacek, inauguré avec l'Affaire Makropoulos et Carnet d'un disparu, la Petite Renarde rusée est une oeuvre d'atelier idéale. Quand le public du théâtre du Jeu de paume s'installe, les danseurs de Mathilde Monnier ont déjà commencé leurs glissements animaliers.

Clarté. Dans la fosse, 16 solistes relèvent le défi d'une orchestration allégée par Jonathan Dove. Il ne faut pas en attendre ces duels de couleurs primaires, cette suavité brute idiomatique, que seuls des grands orchestres peuvent offrir. Mais l'option chambriste défendue par Alexander Briger convainc. Les équilibres dynamiques sont impeccables. La clarté avec laquelle se détachent la modalité par tons debussyste ou la concision des formules thématiques, console amplement de couleurs difficilement chatoyantes avec cet effectif.

La production signée Julie Brochen est au diapason : modeste mais soignée. Un rideau de papier de riz, séparant le monde du chasseur de celui de la re