La soirée est prévue pour 21 heures, mais on a le droit d'arriver en retard, parce que les portes ne se ferment jamais. Il est d'ailleurs possible de partir et de revenir à sa guise. Une fois dans la salle, on peut préférer les matelas à même le sol, ou bien déambuler autour du plateau ; rien n'empêche même d'aller s'asseoir au fond, face aux autres spectateurs. Dehors, dans le jardin, il y a un bar, de quoi manger, et un grand écran sur lequel on peut suivre en direct le synopsis du spectacle. Christophe Huysman vous invite à passer la nuit avec lui, mais ce n'est pas un guet-apens, ni une prise d'otages. Lui est là jusqu'à 6 heures du matin, mais chacun fait ce qu'il veut. Ce n'est pas évident : neuf heures avec un type dont vous ne savez rien, mais qui a entrepris de tout dire sur lui, rien que sur lui. Il parle, chante, projette des diapos, des vidéos ; il com mente des Polaroid ; donne à entendre des lettres qu'il a reçues, ou des messages télé phoniques. Ce n'est pas à proprement parler une autobiographie ou un autoportrait, les éléments ne sont pas chronologiques, ils s'accumulent. C'est un patchwork, un foutoir où il est le seul à se retrouver. C'est un travail d'archives sur le moi.
Obsessions. Cet homme s'appelle HYC, c'est le titre du spectacle (1), pour Huysman Christophe, né le 24 avril 1964 à 23 h 55, à Malo-les-Bains, près de Dunkerque. C'est lui, même s'il prétend que le nom de famille de HYC est Bandapart. Et que HYC n'est pas lui, mais un corps inventé, un m