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Libération

Une mode forte en thèmes

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Masculin-féminin, fastes austro-hongrois, bal des défroquées, tourisme sexy...
publié le 12 juillet 2002 à 0h23

Soyons clairs, le propos de la haute couture n'est pas de lancer des modes, d'entériner ou d'annoncer des tendances, il s'agit plutôt de tendre vers la perfection du vêtement. Alors, pour rafraîchir le regard, provoquer la surprise, chacun s'empare de thématiques. Jean-Paul Gaultier explore le masculin féminin, un genre vieux comme le monde qu'il sublime dans la fantaisie. Avec une peau de crocodile à peine tannée, il façonne une queue de pie ­ celle de la bestiole traînant dans le dos. Ses vestons épaulés rayures banquier cachent une combinaison pantalon en Georgette transparente du même motif. Portées sous des pardessus over-sized, les robes trench en mousseline caramel font tout aussi coquines. De ces vêtements urbains, la collection glisse vers les fastes de l'Empire austro-hongrois. Les vestes à brandebourgs de hussard se portent en jupe ou en cape. Brandebourgs que l'on retrouve en entrelacs de passementerie dessinant des bustiers. Jean-Paul Gaultier décortique le vêtement pour mieux le réinventer. Un vent d'Est glisse sur les passages. Des héroïnes au romantisme sombre semblent sortir de Guerre et Paix. D'une simple thématique cross-gender, le couturier passe à un exotisme fantasmé.

Dédiant sa collection à sa Perse natale, Morteza Pashaï revoit le tchador aux normes du design ergonomique. Ses modèles dessinés comme des hublots cachent des blouses iraniennes qui dévoilent les seins. Une provocation un peu vaine que ce jeune couturier doit prendre pour un acte politique.