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Libération
Critique

Ska-P exporte sa verve à La Rochelle

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publié le 13 juillet 2002 à 0h23

Le public espagnol serait bien surpris d'apprendre que le groupe de son pays le plus connu en France n'est ni Estopa, ni Café Quijano, mais une formation moins plébiscitée à domicile : Ska-P. Dans son nouvel album, le groupe de Vallecas (banlieue de Madrid) poursuit l'énumération d'indignations et de nobles causes qui est devenue sa marque de fabrique : frénésie de consommation, politique d'Ariel Sharon, invasion économique et culturelle des Etats-Unis... Avec, en prime, un hommage au jeune Italien tué par la police lors du sommet de Gênes.

Cuivres rutilants. Si les disques précédents étaient de sympathiques brûlots anars, portés par un ska-punk joyeux et rentre-dedans, le cru 2002 marque un progrès musical, avec des cuivres rutilants (absents sur scène) et des chansons-hymnes qui font mouche dès la première écoute, comme le clashien Nino Soldado ou Consumo Gusto. «Nous venons d'un quartier ouvrier, explique le chanteur et parolier Pulpul, avec une longue tradition de résistance au franquisme. C'est là que nous avons grandi, que nous vivons encore. Le groupe s'est formé en 1994, et deux ans plus tard notre succès au festival Vallecas Rock nous a fait connaître.»

Le premier album, sur un label indépendant, ne dépasse pas le succès d'estime. Le suivant parait chez BMG, «la seule maison de disques qui nous ait sollicités», précise le chanteur, pour couper court à l'éternel débat sur la contradiction supposée entre rock intransigeant et multinationales. Sur ce disque, joliment int