Né en 1968 à Saint-Germain-en-Laye, de parents ayant poussé leur passion pour la vielle à roue et l'accordéon diatonique jusqu'à fonder Tique Tan Toulh, ensemble officiant dans leur Sud-Ouest natal, Vincent Dumestre n'avait que deux options : continuer à défendre le patrimoine ou plonger à corps perdu dans le cosmopolitisme pop. Si on y ajoute l'enfance à Abidjan le père, professeur à la Sorbonne, est le spécialiste mondial du bambara malien et la guitare sèche à l'adolescence pour jouer les Beatles, on tient la recette d'un musicien équilibré, reconnu par la critique pour l'intérêt de ses recherches musicologiques et la qualité de ses enregistrements. Un être effacé et sympathique, avec lequel on s'entretenait récemment, piazza Beaubourg, en soirée.
Il paraît que votre vocation était les arts plastiques, plus que la musique.
J'ai appris le piano à 11 ans, et fait six mois de conservatoire qui m'ont un peu dégoûté. Le dessin, la brocante, les beaux-arts en général, m'ont poussé jusqu'à l'Ecole du Louvre. C'est pendant les quelques mois passés dans ma chambre de bonne que j'ai senti le besoin d'exprimer quelque chose d'artistique. J'ai alors rebossé la musique et me suis présenté à l'Ecole normale, que j'ai quittée une fois le brevet en poche, après avoir entendu Hopkinson Smith à la radio. J'ai fait des stages avec lui, puis ai repris les études, de basse continue, ce qui m'a permis de jouer avec plein d'ensembles, et donc d'apprendre en jouant, seule façon de posséder la