Un homme, le crâne fendu en deux par une carte de crédit et, au-dessous, un titre : «J'ai acheté une pelle chez Ikea pour creuser ma tombe.» C'était, en mai, l'affiche du nouveau spectacle de Rodrigo Garcia, créé à la Cuarta Pared, une salle alternative de Madrid. Il a fait le plein et n'a guère déclenché de polémique, même si tous les soirs des spectateurs sont partis avant la fin. Deux scènes étaient susceptibles de créer un certain malaise. Dans la première, une famille un homme, une femme, un enfant ingère et régurgite plusieurs fois un paquet de lasagnes congelées et s'enduit de vomi. La nourriture jouait aussi un rôle essentiel dans la deuxième : l'homme et la femme, nus, jouent sous le regard de l'enfant. Elle s'enfonce des feuilles de salade dans le vagin ; lui, des saucisses dans l'anus. Evidemment, raconté comme cela, ce n'est pas très ragoûtant. Et quiconque prétendra que, montrées par Rodrigo Garcia, des images pareilles sont plus poétiques et drôles qu'obscènes, risque de ne pas être cru.
«Pure fiction». Pour s'en convaincre, il faudrait voir le spectacle. Mais ce n'est pas celui-là qui est invité au festival d'Avignon. Programmé à partir d'aujourd'hui à l'église des Célestins, After Sun, créé il y a deux ans, est nettement plus soft, même si on y sodomise des lapins, au grand émoi des défenseurs des animaux, qui ont tort de s'offusquer car tout est largement simulé.
Sur la violence des images et sur la participation de Rubén l'enfant à plusieurs de ses sp